lundi 21 mai 2012

Rossignol chantant...

Le Rossignol philomèle (et non Procné !... pour son nom complet) est un oiseau qui ne se laisse pas observer facilement. Ce traîne buisson des campagnes bocagères, est un insectivore qui cherche, d'avril à septembre, divers invertébrés au sol. Il peut être considérer comme un auxiliaire des cultures (un de plus !) lorsqu'un réseau de haies variées et arborées lui est offert. Son comportement mais aussi son plumage tout en nuances de gris, de bruns et de roux font de lui un as pour se fondre dans le feuillage des haies et des bosquets. Il anime de jour comme de nuit ces lieux d'un chant fort et mélodieux, ponctué de sifflements liquides, qui crescendo, précèdent de vigoureux motifs sonores. Un régal pour les oreilles ! La nuit, lorsque seule la hulotte ou le moyen-duc se font entendre, les vocalises nocturnes du rossignol viennent troubler l'ordre établi. Mais ce n'est que de courte durée car une fois la belle trouvée, le chanteur redeviendra muet, presque invisible... mais toujours utile !


mardi 8 mai 2012

Des torcols pour les fourmis !

Voilà maintenant presque un mois qu'un couple de Torcol fourmilier semble élire domicile au jardin. Un acteur de plus s'ajoute à la biodiversité du site. Comme son nom l'indique, cet oiseau peu commun de la famille des pics est un adepte de la chasse aux fourmis. Avec son allure de passereau, il est l'aboutissement d'une évolution particulière chez les pics en ayant perdu la majeure partie des caractéristiques des membres de sa famille, les Picidés. En effet, il ne tambourine pas pour marquer son territoire, ne cherche pas divers insectes et autres larves en explosant le bois pourris, il n'a d'ailleurs pas un bec puissant, ne creuse pas de loge et n'a donc pas un cerveau sur suspension, et, il ne s'appuie pas non plus sur les troncs avec sa queue. Rien de tout ça ! Ce qui le distingue serait plutôt son fin petit bec à l'allure d'une pince à épiler, et sa joli robe "écorce"  brune-grise de camouflage le faisant passer, hors période de chant avec son "tien-tien-tien-tien..." très sonore, facilement inaperçu dans les vergers, les bois clairs, et les jardins. Ses adaptations l'ont poussé à se spécialiser sur les fourmis qu'il déniche volontiers au sol. Le Torcol peut alors jouer son rôle d’auxiliaire en régulant les populations de fourmis dans les zones agricoles. Encore faut-il qu'on lui laisse l'opportunité de s'installer, en maintenant dans nos paysages, des vieux fruitiers, des arbres à cavités (ou des nichoirs) qu'il fréquente à partir d'avril. Le tout, situé dans des zones épargnées par les biocides, ce qui restreint encore un peu plus son territoire. Pourtant son allure et son élégance et surtout son régime alimentaire mériterait un peu plus de considération : ses proies de prédilection sont d'une importance capitale pour la santé des écosystèmes ! Le rôle des fourmis dans la décomposition de la matière organique, le transport de graines et la "symbiose" avec d'autres espèces est injustement sous estimé par les travailleurs de la terre et par leur mécanisation destructive... Mais pour l'instant, contentons-nous d’apprécier les portraits de Torcol... celui-ci semble encore en trouver assez, ici, des fourmis....