dimanche 28 octobre 2012

Champignons : La diversité dans toute sa splendeur !

Comment aborder le monde des champignons face à cette incroyable diversité que l'on rencontre dans les forêts, les prairies, les pelouses... sur du bois mort, sur des feuilles, sur des brindilles... sur des troncs, sur des souches... en plaine, en montagne, en bord de mer... Bref, en un mot, ils sont partout !

Et heureusement d'ailleurs... leurs rôles est immense ! Ils sont, dans nos écosystèmes, une des composantes essentielles au grand cycle de la matière organique.
Une bonne partie des champignons (les saprophytes) servent à la décomposition des différentes matières organiques, une autre (les symbiotiques) est chargée de mycorhizer les végétaux afin de leur assurer, via des échanges de nourritures, une bonne santé.
Tous ces champignons attirent un cortège d'espèces (insectes, vers, collemboles, araignées, collemboles, thysanoures... et des milliards de "bons"microbes) qui permettent, ensemble, une activité biologique nécessaire au bon fonctionnement du sol.
La dernière partie est celle des parasites (rouilles, mildiou...), ils attaquent les végétaux afin de réparer un déséquilibre liée à un stress, une pauvreté génétique, une concentration, un sol inapproprié... la liste est longue !

Les familles de champignons sont très nombreuses, leurs noms évocateurs nous entraînent vite au pays des merveilles... Bolets, Russules, Amanites, Cortinaires, Lactaires, Coprins, Mycènes, Agarics, Tricholomes, Hébélomes; Hypholomes, Marasmes, Inocybes, Clitocybes, Strophaires...
Leur classification, relativement complexe, s'établit par le type d'hyménium (à tubes, à lamelles, à aiguillons...), par la couleur de la sporée (blanche, crème, beige, marron, rouille, noire...), par l'analyse au microscope des spores et par bien d'autres critères encore... Mais sur le terrain, la détermination des champignons reste une approche sensorielle : la vue bien-sûr pour la silhouette, la couleur, la disposition des lamelles, la forme du pied... , et pour observer la nature du peuplement forestier. Le goût parfois est nécessaire (pour les russules par exemple) afin de déceler une saveur douce, fruité ou piquante... Le toucher pour s'assurer de la viscosité ou du velouté d'un chapeau, froisser des lamelles ou tordre un pied coriace. Un nez exercé pourra distinguer des odeurs de farine, d'anis, d'ail, de radis, de pipi de souris... Enfin, l'ouie semble recommandée pour s’imprégner de l'ambiance de la forêt. Certains parait-il, entendent le bruit sourd des mycéliums qui poussent et s'unissent pour faire sortir leur carpophore...lol !
 Des fois, des connaissances nouvelles viennent changer les champignons de cases et donc de noms ainsi, Krombholziella devient Leccinum, Coriolus devient Trametes et Mariaella devient Suillus !

Mais finalement, peu importe comme ils se nomment, on ne peut que s'émerveiller face à toutes ces nébuleuses émanations forestières qui apportent couleurs et fantasmes aux yeux des chercheurs à paniers qui arpentent les sous-bois et leurs litières humides en vue d'une cueillette miracle.
Que l'on soit mycologue ou mycophage, on ne peut qu'être surpris devant une telle diversité de formes, d'odeurs et de couleurs...

Amanite citrine (Amanita citrina), et ses lamelles à odeur de navet

Amanite rougissante (Amanita rubescens), une bonne comestible de la célèbre famille

Amanite des césars (Amanita caesaera), le meilleur de tous ?!

Mycena sp.

Russule amère (Russula amara), et son mamelon si typique

Russule noircissante (Russula nigricans), aux lamelles espacées cassantes comme de la craie

Ce myxomycète (Badhamia utricularis) se déplace en peu de temps sur le bois mort, au fur et à mesure qu'il consomme les bactéries.


Myxomycète : Mi-champignon, mi-animal, les spécialistes sont encore partagés quant à sa classification.

Calocère cornée (Calocera cornea), on se demande par où ils passent !

Flammulina velutipes (Collybie à pied velouté), on en mangerait... mais faut pas !

Trametes versicolor, travaillant lentement mais surement à la décomposition du tronc...

Hericium clathroides, un bon comestible, difficile à nettoyer, donc dommage de manger !

Le moindre myxomycète, aussi minuscule soit-il, joue un rôle et participe au bon fonctionnement de la forêt.

Oudemansielle mucide (Oudemansiella mucida), la méduse sur bois de hêtre

Rhodotus palmé (Rhodotus palmatus), une rareté sur bois d'orme

Pézize orangée (Aleuria aurantiaca), des taches de peinture sur une toile d'humus

Oreille de Juda (Auricularia auricula-judae), elle écoute décomposer le bois de sureau

L'Anthurus d'Archer (Clathrus archeri), venu probablement d’Australie par la laine des moutons

Vesse de loup perlée (Lycoperdon perlatum), connue pour sa cheminée de spores lorsqu'elle est bien mûre

Les deux chevaliers bagués : Lépiote élevée (Macrolepiota procera), et jeune chêne sessile élevé au rang d'arbre objectif (révolution à 250 ans)

Polypore du bouleau (Piptoporus betulinus), quinze milliards de spores pour la survie de l'espèce !

Sparassis crépu (Sparassis crispa), un myco choux-fleur comestible

Strophaire vert-de-gris (Stropharia aeruginosa), magnifique mais toxique

Une belle petite cueillette d'oronges

dimanche 7 octobre 2012

De septembre à octobre...

Cette période charnière joue un rôle important pour les acteurs de la vie sauvage qui s'animent en ce moment autour de nous, dans des milieux riches et variés. Les uns glissent à tire d'ailes vers le Sud, ceux qui restent profitent des fruits saisonniers et des derniers insectes disponibles, d'autres encore, entament leur période de reproduction et font raisonner dans les forêts profondes, le cri de leur engouement amoureux. Ces scènes de vie se succèdent, se superposent, et ne pourraient offrir aucun répits à l'observateur assidu qui désire assister à l'ensemble de cette pièce automnale.
Les balbuzards ont largement plané au fil de l'eau ; mouettes, goélands, courlis, vanneaux, aigrettes et cormorans profitent comme chaque saison du grand corridor écologique qu'est l'Allier avec ses ressources encore abondantes.
Dans le bocage et partout où il y a des chênes glandeurs, les geais s'activent à leur petite cachotterie, déplaçant, dispersant, disséminant les glands et autres fruits secs d'arbres qui auront bien voulu être généreux. Leurs va-et-vient incessants permet de constater qu'ils sont cette année en nombre et très actifs.
Pendant ce temps, en forêt, le brame du cerf agite les coeurs et les esprits, et pas seulement ceux des biches. Des bipèdes sortent le soir en nombre pour écouter le cri d'amour du cervidé qui se fatigue à éteindre avec son rugissement nocturne le feux intérieur qui le consume durant cette période. Il est vrai que le spectacle est touchant, bruyant et parfois brutal mais nous rappelle que la bête à cornes fait bel et bien parti du bestiaire forestier.