jeudi 7 mars 2013

Renard y es-tu ?

Il me manquait depuis un petit moment un prétexte pour aborder le cas du renard dans nos contrées. C'est au détour d'une bouchure du Val d'Allier qu'il me donne aujourd’hui l'occasion d'en parler. Malgré sa tête maintenant mise à prix depuis plusieurs décennies, l'animal s'adapte et survit dans certains endroits notamment par l'abondance des poubelles remplies de nourriture. Pointerait-il par cette adaptation (stratégie d'opportuniste que l'on ne saurait lui reprocher !), l'aberrance de notre consommation et de notre gaspillage consumériste collectif ?

Par ailleurs, là où la campagne offre encore une diversité de nourriture, le renard remplit sa fonction de prédateur : réguler les populations de micro mammifères (rongeurs) et d'insectes, disséminer les graines  qui s'accrochent à son pelage ou que l'on retrouve dans ses excréments, nettoyer les charognes (limitant la propagation des maladies dans les cours d'eau par exemple) et mettre une fin à la vie des animaux blessés (oiseaux...) ou malades et faibles (lapins...).

Profitant au fil des saisons des ressources disponibles sur son territoire, petits mammifères, oiseaux, fruits, baies, insectes et invertébrés divers... lui permettent de varier ses menus et de gèrer seul sa population : une pression importante de renards fait baisser le nombre de proies (des rongeurs par exemple). Les années suivantes la population de renards diminue aussi, jusqu'à ce que la population de proies reprenne de l'ampleur. Ces deux fluctuations parallèles sont décalées d'une, deux, trois années... en fonction des territoires et de la dynamique des populations. Ici, l'Homme n'a pas l'obligation d'intervenir dans la régulation de l'espèce.

Il lui arrive que sa filouterie lui permette l'extrême audace de venir nous chiper quelques poules (parfois toutes ! Ce fût le cas pour moi !) et autres volailles domestiques dans des poulaillers accessibles. Mais là encore, il est plus facile d'accuser le renard que de remettre en cause son enclos. Tant que les poules ne sont pas totalement à l'abri, c'est à dire, protégées dessus, sur les côtés et même presque dessous, il restera la possibilité aux prédateurs de venir se servir. Si vous faites sécher votre linge et qu'une averse le trempe, il ne faut pas à en vouloir à la pluie mais à sa propre responsabilité ! C'est pareil pour les poules, les installer dehors sans protection fiable, et elles rentreront "naturellement" dans les chaines alimentaires du vivant.
Je reconnais qu'il y a des cas où des individus plus voraces que d'autres (ou plus malins), stratégie du moindre effort oblige, s'acharnent sur un élevage par habitude ou facilité. Le piégeage (ou au pire le tire) peut dans ce cas être envisagé, mais de là a généraliser la pratique sur tout le territoire !? Le renard ne mérite pas son coup de fusil systématique !

Hormis l'observation furtive de sujets terrorisés dans les phares de la voiture , il n'est pas facile de partager quelques moments intimes et sereins avec une bête rusée et farouche comme le goupil. Croisez le au détour d'une haie... et hop, le voilà parti, coulant en deux secondes dans un roncier impénétrable...
On peut toutefois le surprendre à proximité du terrier, lorsqu'il daigne y pointer le museau pour prendre un bain de soleil. Mais là encore, il fait preuve de beaucoup de prudence en s'assurant de nombreux accès disséminés jusqu'à parfois une trentaine de mètres des principales bouches. Quelques "gueules" donnent sur la prairie, d'autres dans le roncier et d'autres encore en forêt, les possibilités d'entrées et sorties sont grandes et difficilement prévisibles. Parfois le terrier se partage les locataires : renards, blaireaux et lapins de garenne peuvent cohabiter durant des périodes. Ils leur arrivent aussi de changer de villages de temps à autre.

Pour finir, je ne développerai pas ici le "sport" débile de certains "connaisseurs et gestionnaires" de milieux qui se plaisent à jouer les déterreurs "utiles" à grands coups de bêche dans des villages de blaireaux et de renards ! Il n'y a encore pas si longtemps, ces barbares utilisaient du gaz toxique ! Et le comble, c'est qu'il existe aujourd'hui des championnats en France et en Europe ! La vénerie sous terre est une aberration cynégétique qu'il serait temps de voir cesser dans les campagnes !

Le décor de la scène...
Pendant que le chat dort, les souris dansent...

Retour au bercail !
Nuit blanche...

Les Colocs
ou Repas à domicile (selon les points de vue)

Portrait de l'un d'eux
Miam miam !


Songeur...
Peut-être la taille du ragondin qui passe au fond...

Serein...
Au milieu de "ses" taupinières...


Assoupi...
Et derrière on en profite...

Résigné...
Pas de ces proies pour l'instant...

En alerte...
Je crois que c'est plutôt derrière toi que ça se passe...


un souvenir du prédateur...
Il a mangé du steak haché ?....   Mais non, c'est l'enveloppe des baies qu'il a consommé (cynorhodons, cenelles...)