mercredi 29 mai 2013

Prairie humide à Orchidées ...

Les cheminements hasardeux des sentiers bocagers mènent parfois à de belles surprises naturalistes...
Dissimulées parmi les herbes hautes, détrempées par les averses successives de ces derniers jours, les somptueuses de l'évolution florale offrent passivement dans la prairie humide, leurs labelles colorés aux insectes pollinisateurs trompés par une supercherie mimétique et sensorielle. Leur présence dans ces prairies de fauche entourées de haies imposantes témoignent d'une activité agro pastorale extensive qu'il me plait d'apprécier. Toutes les parcelles environnantes ne sont visiblement pas aussi accueillantes pour les belles de mai...
Leur récente apparition dans l'histoire des végétaux les a poussé à se spécialiser chacune dans leur adaptation. Les Ophrys, par exemple imitent efficacement les insectes avec leur corolle (les trois pétales), d'autres comme les Orchis, développent un parfum puissant qui attire les pollinisateurs. L'ensemble est mis en valeur avec le calice (les trois sépales) et offre au final de parfaites pistes d’atterrissages. Toutes les orchidées que que l'on trouve ici dans la nature ont cependant un point commun : elles résultent d'une symbiose entre un champignon, et un rhizome ou un tubercule qui ne les laissera visibles en vie aérienne qu'une quinzaine de jours ! Les orchidées sont fragiles, éphémères, complexes et extrêmement variées... leur détermination plonge l'apprenti botaniste dans un univers de détails et de nuances qui lui cloue souvent le fessier pendant des dizaines de minutes... Et c'est là, à ce moment précis, assis dans l'herbe que le bonheur simple apparaît, une sorte de recul prend emprise sur le temps, vous êtes loin de tout et à la fois tellement proche du peuple de l'herbe. C'est un contact avec le sol, une diversité de fleurs à porté de regard, c'est en fait un apaisement, une sérénité réjouissante...
Et puis arrive le moment...
Savoir si d'autres graciles émanations se cachent derrière l'enclos champêtre ?

Le peuple de l'herbe...

Labelles d'une Orchis de mai

On constate aisément les variations importantes de l'Orchis de mai (Dactylorhisa majalis)...

L'Orchis à fleurs lâches (Orchis laxiflora) apprécie ces prairies humides un peu acides...

L'Orchis brulée (Orchis ustulata) nommée ainsi en raison de la couleur de son casque...

L'Orchis grenouille (Coeloglossum viride) ou l'arbre à petites grenouillettes

Brochette d'Orchis bouffon (Orchis morio) dans son décor de graminées, parssemées de boutons d'or

vendredi 17 mai 2013

Mai des rapaces !

Dans la série des (faux)-"nuisibles", en voilà des animaux qui ont subit les foudres de nos persécutions !
Les rapaces diurnes sont passés en quelques décennies d'animaux vénérables, symboles de puissance et de vitesse, imposant respect et dignité à un statut de compétiteurs féroces, donc nuisibles à nos activités, voire pour certaines espèces, dangereux pour notre sécurité ! Ainsi, les buses, busards, milans, faucons, aigles, vautours et autres becs crochus ont vu leurs effectifs littéralement chuter ! Un comble pour ces seigneurs des ascendances !

"L'aigle a beau avoir des serres, il ne saurait capturer une mouche."  Proverbe Chinois

Ne connaissant ni leur régime alimentaire, ni leur contribution dans l'équilibre des écosystèmes, les Hommes les ont chassé ou piégé, pour certains jusqu'au dernier, ont détruit et pillé leur nid et leur aire de reproduction, ont empoisonné leurs menus et ont fini par complètement modifier leurs paysages augmentant en plus les risques d’électrocution et de collision... jusqu'à ce qu'ils prennent conscience (depuis pas si longtemps que cela...) de leur fragilité, de leurs rôles et de la situation dommageable dans laquelle ils seraient si ils ne voyaient plus le vol maîtrisé et majestueux des rapaces tourner au dessus de leur tête. De là, leur protection en Europe fût établie mais encore difficilement acceptée dans certains reliefs. Certaines espèces jouissent malheureusement toujours d'un zèle d'acharnement lié à leur réputation tenace et bien souvent infondée.
Pour quelques volailles domestiquées prélevées dans des enclos passoires, combien de rongeurs et d'insectes ravageurs prédatés au fil des jours, des saisons, combien de charognes nettoyées, évitant de fait les contaminations aux espèces sauvages et aux troupeaux...

"Quand le vautour meurt, la poule ne pleure pas."  Proverbe Allemand

En Val d'Allier, nombreuses sont les occasions d'observer un de ces spécimens en vol en train de chasser les micro mammifères, les insectes, les chauve-souris ou les petits oiseaux du bocage.
...Leur présence serait-elle pour nous un gage d'une bonne qualité de vie ?

 La Buse variable porte si bien son nom !

Milan noir, fidèle des plans d'eau, charognard de poissons

Le Faucon hobereau est un habitué des chasses aux hirondelles (où il finit d'ailleurs par être chassé lui même par ses dernières !) mais apprécie également les insectes et les chauve-souris qu'il peut capturer à l'aube et au crépuscule.

Le Faucon crécerelle est facilement identifiable lorsqu'il fait son vol en sur place pendant plusieurs seconde à l'affût d'insectes ou de rongeurs.

Souvent confondue avec la buse, la Bondrée apivore est une spécialiste des hyménoptères. Elle déniche et se nourrit des larves cloisonnées dans les nids de guêpes, d'abeilles ou et de frelons qu'elle peut parfois déterrer.

Ce couple en parade de Busard cendré est adepte des parcelles agricoles en milieu ouvert. Il niche au sol dans les cultures, ce qui provoque sa disparition puisque victime des traitements chimiques et des machines agricoles. Certains agriculteurs conscients de la richesse que représente leur présence, mettent en place avec des ornithologues un périmètre de non-fauche autour du nid, assurant ainsi la reproduction de l'espèce.