Qu'ils soient têtards, trognes, sentinelles, creux ou éventrés, ils sont tous les témoins anciens d'une activité agro-sylvo pastorale propre à ce territoire.
Mais il semble désormais que leurs années soient comptées...
Car en effet, la disparition des haies est un souci que partage beaucoup de monde. La situation commence souvent ainsi : Les gros chênes, les rares sorbiers, les petits pommiers sauvages, les merisiers gênants ont tout d'abord le privilège de gouter aux dents acérées des tronçonneuses menées par des hormones masculines indéniables, le bois de chauffe étant bien-sur l'argument de la raison énergétique.
Puis, quelques années plus tard, c'est au tour de la haie buissonnante composée de prunelliers, d'aubépines, de noisetiers, de sureaux noirs, de ronces, d'érables ou d'ormes champêtres de passer dans le giron-broyeur gourmand et zélé, et ce, toujours sous la conduite d'un même excès d'hormones, contribuant à sa façon au maintient du "propre" des paysages...
Une fois la haie rabaissée au mètre, rares seront les tiges survivantes, laissées afin que développe longtemps après, un houppier extravagant et majestueux. Les troncs torsadés et torturés par des coupes répétées liées à des pratiques traditionnelles justifiées, ne feront probablement pas parti du patrimoine naturel des générations futurs...
Les trognes sont aujourd’hui le symbole d'un bocage en recul ! Apprécions les pour leur silhouette originale et préservons les pour leur juste valeur...
celle, d'une émotion dans notre regard et pour notre avenir...