Sur l'étang...



Cette rubrique est destinée à mettre en valeur les richesses faunistiques et floristiques des étangs.




Commençons par un petit rappel selon Wikipédia : Etang (estang, latin stagnum [de l'ancien français estanchier, étancher](c) Larousse.) est une étendue d'eau stagnante, peu profonde, de surface relativement petite (jusqu'à quelques dizaines d'hectares), résultant de l'imperméabilité du sol.


Il existe sur le territoire de nombreux types d’étangs aux fonctions très variées : des étangs piscicoles aux étangs de loisirs, tous bien-sur ne se valent pas, mais dans chacun une vie s’installe. Cette diversité de vie augmente dés que l’étang peut répondre à quelques critères déterminants comme la qualité de l’eau, des formes sinueuses, des zones de différentes profondeurs, des corridors connectés à d’autres milieux, une certaine tranquillité et surtout une ceinture végétale stratifiée et diversifiée (plantes aquatiques, roselières, saulaies…).
Ces critères réunis offrent à la faune sauvage un site idéal pour répondre à leurs trois besoins vitaux : se reposer (et/ou se cacher), se nourrir, se reproduire.
On constate dès lors, que les étangs « accueillants » ne sont pas si nombreux dans notre environnement et que la faune généralement inféodée à ces zones humides semble actuellement particulièrement menacée. L’expansion urbaine, les curages réguliers, les re-calibrages, l’entretien jardiné des berges « propres », les pollutions chimiques font reculer les surfaces de ces zones refuges pour la biodiversité.
Pourtant, la vie sauvage des étangs est l’une des plus remarquables et des plus trépidantes à observer...


Nos premiers acteurs de ce monde aquatique sont les canards, avec leur diversité : bec filtreur, pattes palmées, plumes imperméables, ces adaptations leur permettent d'exploiter au mieux les ressources disponibles sur et sous l'étang.

Les canards sont nyctalopes, autrement dit, ils voient la nuit, jamais longtemps il ne cessent leur activité, surtout en période de reproduction...

Le Canard souchet et son large bec filtre les eaux peux profondes de l'étang à la recherche de graines et d'invertébrés.


Le plus célèbre des canards...au col vert

ça tangue !

Un Canard chipeau bien curieux... 

En couple

Des perchoirs sur les étangs !

 Sarcelle d'hiver en plein sondage...

 Couples de Canards siffleurs et de Sarcelles d'hiver avant soleil levé...

 Les mâles de souchets en parade...

 Couple de Fuligule milouin...

 La Sarcelle d'été et son gros sourcil blanc...

Une bouée en plumes ?...

 L'envol d'une Sarcelle d'hiver...

Vigilance de la ligne...


Les deuxièmes acteurs de ce monde aquatique sont
les hérons, petits ou grands, farouches ou discrets... Les différentes espèces peuvent se concentrer autour d'un étang, certaines nichant isolées dans les roselières (comme le Butor étoilé ou le Blongios nain), d'autres formant parfois des colonies de plusieurs dizaines de couples (Héron cendré, Héron pourpré, aigrette garzette...).
Sans aborder le problème des piscicultures où le soucis  porte plus sur les aides à apporter à la protection des bassins, les échassiers au long coup sont souvent accusés de "vider les étangs". C'est mal connaître le régime alimentaire des hérons qui jouent parfaitement leur rôle de prédateurs généralistes, avec plus d'une proie à leur menu : batraciens, insectes, larves et invertébrés divers, rongeurs, écrevisses et bien-sûr poissons, pour lesquels ils capturent l'espèce la plus en nombre dans l'étang : en l’occurrence ici et généralement : du poisson-chat !


 Héron pourpré à la recherche de batraciens et d'invertébrés...

 Gros plan du Héron cendré

 Héron cendré : régulateur d'espèces invasives (poisson-chat, écrevisses américaines...)

 Le Héron pourpré dans son élément...

 Héron cendré butineur d'Iris ?

 Le bec & la plume...

A la limite de ces échasses...

Cou replié, pattes tendues, son vol est typique...

Même avec son mètre soixante dix d'envergure, le héron se pose là où il a pied !

Grande aigrette bientôt nicheuse ? ...lorsqu'elle aura son bec noir !


Pourpré fait l'autruche !

Dortoir de hérons et d'aigrettes garzettes


Les troisièmes acteurs de ce monde aquatique sont :
Les Grèbes
Qu'ils soient huppés, à cou noir, ou castagneux, les grèbes sont parfaitement adaptés à la vie des étangs, en partageant leur activité entre la surface et la pêche en profondeur. Ils se caractérisent avec leur joli petit bon lors du passage en immerssion. Pendant les parades, leur ballet romantique sur l'étang vaut largement celui des cygnes sur un lac !
Leur capacité à élaborer avec le plus grand soin un nid amarré à une plante aquatique ou à une souche immergée leur confère un aspect volontaire, habile et gracieux. Dés les premiers jours, les poussins bariolés sont habiles à se faire transporter sur le dos des parents. Sécurité et/ou économie d'énergie oblige !
Parfois, durant certains hivers, il arrive que des cousins nordiques (Grèbe esclavon et Grèbe  jougris) descendent un peu plus que d'habitudes, et fassent escale sur nos étangs.

Grèbes huppés et nénuphars font généralement bon ménage...

 Le couple en coeur...

Les Grèbes castagneux pour une fois en couple...

Parfois pris pour un caneton, le grèbe castagneux reste, malgré son caractère, le plus petit des grèbes...

Il affectionne particulièrement ces jungles de prêles dans lesquelles il passe facilement inaperçu...

 A l'aube, une parade...

 Monsieur et son offrande...

 Madame prépare son nid "myriophyllisé"...

Une vision aquatique, un bec acéré, un plumage imperméable : tout l'attirail du parfait piscivore...

Le plus grand et le plus répandu des grèbes... huppé certes mais taché de blanc !

 Ses rares moments à découvert ne sont pas pour autant faciles à saisir : l'animal farouche à la gigote...

D'ailleurs, il est déjà parti...


Le quatrième acteur de ce monde aquatique est : la Foulque macroule
Du long de ses quarante centimètres, elle n'en n'est pas moins la territoriale énergique du site. Fréquente sur beaucoup d'étang, elle se nourrit principalement d'invertébrés aquatiques. Ses pattes fortement lobées lui permettent au décollage de marcher littéralement sur l'eau.
Mais une particularité de cet oiseau sans couleur est qu'injustement son poussin en a, lui, des couleurs !
Les portées constituées de trois ou quatre petits clowns colorés réalisent leur apprentissage en collant au plus près des parents, imitant maladroitement les comportements de leur modèle adulte.
Un couple hivernant en vadrouille...

Son empreinte dans une vasière est signée...

 Sa plaque frontale blanche fait partie de son attirail de séduction... ou de dissuasion !

En période de reproduction, tout est intrusion...

 Le poussin de foulque observe et apprend à chercher sa nourriture...

Le poussin aux allures de petits clowns ne reste jamais bien loin de ses Auguste...

Chaque couple défend hardiment son territoire, l'activité à la surface de l'eau est permanente...

On a beau être castagneux, un gros bouchon noir et blanc reste impressionnant...


J'arrêterai là le décompte du nombre d'acteurs de ce monde aquatique en vous laissant le soin de deviner combien de familles il me resterait à photographier si cela m'en prenait l'envie... L'idée de cette page n'est pas de présenter ici une liste exhaustive d'espèces observables sur les étangs mais plus d'amorcer une prise de conscience sur la présence et le rôle de cette biodiversité particulière ainsi que sur la nécessité de préserver les zones humides, afin de protéger durablement la ressource en eau, chose qui semble finalement nous être plutôt, jusqu'alors, profitable... euh, disons vital !

Avocettes, pilets, siffleurs, sarcelles, vanneaux... beaucoup peuvent apprécier la pente douce des étangs tranquilles

Pluviers dorés et vanneaux huppés au soleil levant

Toilette de Vanneau huppé

Chevalier gambette en escale migratoire

La dissuasion par la taille...

Le chapelet de cygnes tuberculés... à fleur d'eau

Grosse plume dans la brume

Martin-pêcheur, madame reconnaissable par la base de son bec rougeâtre 

Monsieur et son bec entièrement noir

La Rousserolle effarvatte affectionne particulièrement les roselières. Ici, le mâle en recherche d'insectes.

Le couple construit un nid astucieusement fixé à un bouquet de phragmites le tout caché au coeur de la roselière.

Ce Phragmite des joncs a trouvé dans cet églantier un poste de chant parfait pour marquer son territoire.


Il y a des étangs, où des cistudes, vivent encore paisiblement leur longue vie de reptile aquatique, aux yeux de quelques palmipèdes qui, assurément, ne peuvent pas en dire autant.

Si elle n'est pas dérangée, la cistude prend ses bains de soleil durant de longues heures, postée au dessus de l'eau, sur les troncs émergés, mais à la moindre alerte, la craintive se laisse plonger immédiatement.

Les étangs au biotope favorable à la cistude se font de plus en plus rares en France. L'espèce, protégée et actuellement menacée, trouvent encore sur les étangs bourbonnais, des zones de reproduction. La proximité de sols sableux et boueux lui permet de creuser pour y déposer ses oeufs.

La cistude est principalement carnivore, elle se nourrit d'insectes, de petits poissons, d'amphibiens, de charognes et de diverses plantes aquatiques et contribue à l'équilibre de l'écosystème aquatique.

Petit à petit s'est installée une redoutable concurrente sur la même niche écologique : la tortue de Floride. Saurez-vous la retrouver ?                                                                                             (c'est celle de droite !)
Cette envahissante vient se rajouter au lot de menaces qui pèsent sur la Cistude d'Europe : pollution des cours, bétonnage, recalibrage des zones humides...

Chapelet de Cistudes

Perchoir pour toilette de Bergeronnette grise

Perchoir pour Mouette rieuse

Le Ragondin : un indésirable des étangs...

 Ce mammifère aquatique originaire d'Amérique du Nord fût importé en France pour sa fourrure et s'évada des enclos pour aller coloniser toutes les zones humides de plaine.

Cette calaminé aux dents émaillées d'orange leur fait ronger toutes sortes de plantes aquatiques nécessaires à la survie d'autres espèces. Voici une espèce à piéger (plutôt que de flinguer les renards et les blaireaux !)

Originaire d'Amérique du Sud, et plus petit que son cousin, le Rat musqué est un autre rongeur indésirable observable sur les étangs.

La série des carpes en fraie