Voici un milieu particulier, que la rivière façonne en certains endroits de son cours, précisément dans les virages de ses méandres, et qui offre à pas moins de trois espèces à plumes, une falaise abrupte de terre et de sable accumulée en couches, lieu propice pour mener à bien leur reproduction. Cette falaise d'érosion est en effet un micro milieu temporairement colonisé par des oiseaux cavernicoles comme l'Hirondelle de rivages, le Guêpier d'Europe ou le Martin-pêcheur. Ces oiseaux affectionnent cette zone sableuse située sous la terre prairiale riche en racines et en humus, dans laquelle ils creusent, tels des terrassiers, leur tunnel ovale jusqu'à une pièce plus élargie, chambre où les oeufs sont couvés. Les hirondelles et les guêpiers cohabitent volontiers ensembles sur la même portion de falaise, les couples de martin-pêcheur choisissent eux, un endroit à l'écart, caché dans la végétation. Tous, rappelons-le, sont tributaires des crues tardives (comme se fût le cas cette année) qui noient les galeries et décrochent des pans entiers de falaises. Il en a toujours été ainsi. Mais partout où une falaise d'érosion recule, grignotée par un courant toujours gourmand, une zone de dépôt apparaît en face, posant ainsi les fondations d'une future et lointaine prairie. Mais le processus est long, très long, sans doute pas à l'échelle humaine... un début de prairie, appelée plutôt "pelouse sèche", naîtra lorsque des plantes pionnières auront poussées sur les graviers, fixant les bases d'un sol. Grâce aux apports réguliers de sédiments provenant de la rivière et de la matière organique laissée sur place, un sol se construira peu à peu avec des successions végétales évoluant petit à petit vers une forêt alluviale, qui à son tour subira un jour, l'inévitable érosion fluviale !
Après le passage de la crue, les hirondelles s'affairent à creuser de nouveau leur terrier.
Les hirondelles choisissent pour creuser cette deuxième couche que l'on voit dans la coupe.
...il en va de même pour le guêpier !
Parfois posté à l'entrée de son terrier, le guêpier scrute les libellules qu'il peut aisément attraper.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire